Je pose ici quelques-unes de mes réflexions autour du design, entre étude des bonnes pratiques et des fausses bonnes idées…
L'intention de cette page est de vous inviter dans mon univers, vous faire découvrir à travers mes réflexions mon regard
sur la création pâtissière d'aujourd'hui.
Pas pour poser un regard critique sur ce qui se fait en jugeant ce qui n'est pas parfait
mais bien au contraire de porter un regard plein d'envie sur le potentiel créatif restant à développer,
en faisant raisonner les idées autant que les papilles pour trouver le juste équilibre de la pâtisserie de demain.
Je revendique le droit à l’erreur. Pour tous !
Se tromper c’est d'abord avoir osé. C’est être sorti de sa zone de confort, ce terrain de jeu où l’on maîtrise son sujet.
Je me lance régulièrement des défis pour me confronter à des sujets que je ne maîtrise pas.
Des défis ouverts. Un peu fous. Pas toujours très compréhensibles ni visuels. Mais pleins de potentiel.
Pour relever ces défis, il me faut oser dépasser mes limites technologiques, le sentiment d'incapacité,
la limite de mes connaissances.
Oser. Accepter de ne rien savoir et tout remettre en cause.
Faire pour pouvoir observer, analyser avant de vouloir maitriser un quelconque résultat.
Relever des défis nécessite d’accepter de ne pas tout comprendre, de faire sans tout savoir en amont
et d’essuyer des échecs avant de parvenir à la réussite.
J'ai eu la chance en démarrant ma formation de pâtisserie de réussir mes préparations du premier coup, grâce à une observation des gestes
de mes formateurs qui m'a beaucoup facilité la prise en main. C'est rassurant et flâteur de réussir des choux,
des dressages d'entremets et des décors au cornet sans rencontrer de difficultés majeures.
Lorsque j'ai démarré Laminiak, il m'a fallu à mon tour transmettre les gestes, les expliquer.
Et surtout, expliquer à mes stagiaires pourquoi ils ne réussissaient pas leur préparation. Et là, d'un coup, j'ai manqué de compétences.
Expliquer à quelqu'un pourquoi il a râté sa préparation n'est jamais simple.
Identifier la différence entre le geste qu'il effectue et celui qu'il faut idéalement réaliser est nécessaire pour le guider
correctement vers la réussite.
Je me suis rapidement aperçue que je n'avais pas fait assez d'erreurs. Pour être une formatrice efficace, il me fallait provoquer les erreurs, tenter de les reproduire pour identifier les corrections à apporter à chaque résultat.
L'essentiel du travail de formateur est là.
Dans la capacité à faire évoluer le stagiaire de l'erreur à la réussite. La qualité du formateur est de le laisser commettre des erreurs, le guider
sans l'empêcher de tomber, lui apprendre chaque fois à se relever.
Quand on sait commettre une erreur, la réparer pour la transformer en réussite, les 3/4
du chemin sont parcourus et bien souvent très vite après on ne tombe plus. On a identifié, intégré pourquoi cela ne fonctionne pas. On a appris
à agir sans subir l'erreur. On commet des erreurs sans être en échec.
J'ai revu tous mes principes en démarrant comme formatrice. J'ai conçu mes cours pour permettre à mes élèves de commettre des erreurs,
pour ne pas leur en vouloir de ne pas réussir du premier coup et pour saisir chaque erreur comme une opportunité de reprendre la notion abordée par une autre
voie.
J'ai appris à reproduire des erreurs lors de mes formations pour permettre aux élèves de comprendre pourquoi ça marche ou ça ne marche
pas.
J'ai appris à ne pas chercher la réalisation parfaite qui bluffera mes élèves et les laissera figés, de peur de râter leur reproduction. Je vise au contraire à leur démontrer qu'avec des ressources, on sort des résultats très honorables avec des vraies solutions et ce même si une étape est moins maitrisée.
Pour apprendre à mes élèves à foncer des tartes, aujourd'hui je leur apprends d'abord à rattrapper la tarte qui retombe dans le four.
Je les invite à observer et à comprendre les changements qui opèrent lors des premières minutes qui suivent l'enfournement pour identifier l'instant
précis où on peut remonter la pâte et sauver son fond de tarte. Quand on a identifié ce qui se passe dans le four, on ressent beaucoup plus avec la
pulpe des doigts la pression que l'on doit mettre sur son bord de tarte lors du fonçage. Ni trop ferme ni trop léger, net, sans traces, géométrique
et régulier.
On a aussi moins peur de ce geste technique. On pourra toujours se rattrapper à la cuisson donc on peut essayer. On a un plan B.
J'ai conçu mes formations avec une approche de la pâtisserie où l'on prend le temps d'observer, d'essayer, de râter et
d'analyser les loupés.
J'ai eu quelques fois (rarement il est vrai) des remarques sur la qualité des ingrédients que je prends pour ces préparations. En effet, je privilégie
des produits fournis en grande quantité, d'origine industrielle souvent, de qualité moyenne gamme. On travaille les poudres à crème, les nappages et
glaçages en pot. On travaille avec du chocolat de couverture de qualité intermédiaire, bon mais pas des plus onéreux. Je ne choisis pas les oeufs de
la meilleure qualité ni de la meilleure origine pour ces formations.
J'en suis la première frustrée moi qui croit en l'impact de chaque achat et à la rémunération juste de chaque producteur.
Mais lorsque mon stagiaire râte sa préparation, coagule sa crème anglaise, brûle son chocolat lorsque j'essaie de lui
transmettre la maîtrise des températures, je n'ai pas la même tolérance à l'erreur si les ingrédients brûlés sont des produits de
qualité industrielle ou s'ils sont bio, certifiés et d'origine locale.
Par le choix de mes matières premières, j'autorise mes élèves à apprendre, à se tromper et à recommencer quand le budget le permet. Je leur donne le
droit d'essayer sans être sûrs de leur résultats. Je leur donne le droit d'oser, de faire.
Procéder avec des produits de grande qualité, avec des chocolats de grande origine et des oeufs bio placerait chaque erreur dans la case d'un gachis
énorme. Je vois ces matières premières comme du matériau d'apprentissage. Je ne suis pas là pour nourrir mes élèves mais pour leur permettre
d'essayer, de chercher puis de réussir.
Ces choix me permettent de mettre moins de pression sur chaque erreur.
Pour la fabrication d'ustensiles, je vise cette même démarche. Des matériaux de qualité intermédiaire me permettent de faire des essais, d'étudier sans
y épuiser mon budget mensuel de matières d'oeuvre. Le prototypage se fait alors sereinement en acceptant de devoir reprendre des formes ou de changer
radicalement d'approche en cas de difficultés. En acceptant de ne pas trouver immédiatement la solution au problème posé.
Pas toujours par manque d'expérience mais parce que je me donne le droit de rebattre les cartes, pour diminuer les coûts, la qualité des matériaux, le temps
d'intervention.
A Laminiak mon
travail est de bouger le curseur sans arrêt pour remettre en cause mes process, interroger mes choix techniques et revoir sans cesse ma copie pour vous
proposer des solutions adaptées à votre projet et non pas faire rentrer votre projet dans mes outils et mes process.
Vous ne trouverez donc chez Laminiak pas que des projets réussis. Vous croiserez souvent des projets en cours de développement avec
des étapes de production pas encore abouties et leur réalisation qui prendra le temps qu’il faudra pour finaliser leur genèse.
Vous avez un projet d'entreprise en pâtisserie, un talent particulier dont vous voulez me parler, des produits de qualité à présenter, une idée dont vous souhaitez me faire part ?
Pour un renseignement, une visite, une commande, un café, contactez-moi.
Je vous recevrai avec plaisir.